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Loïc Le Naour
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14 septembre 2016

Précision et réponse à la lettre de l'AAAC ainsi que le CR de la DRAC relatif à l'abattage de 146 arbres avenue du château

Arbre

Bonjour,

Pour ceux qui souhaiteraient en savoir plus sur le dossier des arbres de l'avenue du château. 

Vous trouverez ci-joint le mail en noir que l’association « les amis de l’avenue du château à Meudon » m’a adressé début janvier lors de ma première tribune relative aux arbres de l’avenue du Château avec la réponse que j'y apporte insérée en rouge dans le texte .

Vous trouverez aussi le compte rendu de la réunion avec la DRAC du 30 octobre 2015 dans lequel il est fait état des 146 arbres qui auraient dû être abattus 34 arbres du coté impairs et 112 du côté pair.

Bien cordialement

Loïc Le Naour 

 ________________________________________________________________________

 

De : AAAC Meudon [association@aaac-meudon.com]

‪Envoyé : lundi 11 janvier 2016 19:41

‪À : LE-NAOUR Loic

‪Cc : herve.marseille@mairie-meudon.frdlarghero@hauts-de-seine.frberend@mairie-meudon.frnathalie.de-pelichy@culture.gouv.frsophie.delvainquiere@culture.gouv.fr; Bitouzet Jean-Louis

‪Objet : Aux arbres citoyens‪ 

‪Les Amis de l'Avenue du Château à Meudon‪ 

‪Monsieur le Conseiller municipal,

‪Dans la Tribune du numéro 132 de Chloroville, vous appelez les meudonnais à la mobilisation contre le projet de rénovation en cours dans l’Avenue du Château et pour une meilleure concertation avec les citoyens.

‪Notre association déplore que, comme d’autres opposants, vous participiez aux campagnes de désinformation en donnant crédit en tant qu’élu municipal à des erreurs et à des mensonges, comme ceux que nous relevons dans votre tribune :

  • ‪240 tilleuls abattus en 1999 (c’est une erreur : 85 tilleuls ont été abattus en 1999, dont 8 par la tempête de décembre ; 240 tilleuls ont été abattus de 1999 à 2013, plus 34 en novembre 2015).  
  • Nous sommes donc d’accord :  depuis le début du projet de la Drac, lancé en 1999 et jusqu’à la reprise des travaux 2015, c’est 240 arbres qui ont été abattus par la Drac. Mon imprécision sur la date n’enlève rien à l’information essentielle qui est de rappeler que la plupart des arbres manquants au moment de la reprise des travaux en 2015 le sont parce qu’ils ont été abattus par la Drac dans les années précédentes. 
  • ‪Vous qui n’aimez pas la désinformation ne trouvez-vous pas choquant que la Drac et la mairie communiquent sans cesse sur le nombre importants d’arbres qui seront replantés en 2015/2016, expliquant vouloir redonner à l’allée sa splendeur d’antan en particulier en retrouvant le nombre de 510 arbres ? Pourquoi oublie-t-elle de dire que depuis des années c’est elle qui a laissé des emplacement vides là ou elle avait pourtant la responsabilité de replanter des arbres après les avoir abattus (son « funeste » projet étant d’ailleurs au départ d’abattre tous les arbres). Vous rappelez d’ailleurs que la tempête de 1999 n’en avait couché que 8, les autres avaient prouvé à cette occasion leur grande résistance et parfaite santé. 
  • ‪Si je me réfère à votre site très complet que j’ai longuement consulté, il me semble d’ailleurs qu’à l’époque vous vous étiez offusqué de ces abattages abusifs concernant des arbres dont vous assuriez qu’ils étaient en parfaite santé. La communication actuelle de la Drac et de la mairie basée uniquement sur le nombre de replantation et ce qui est appelé pudiquement des «renouvellements » ne serait-ce pas cela  de la désinformation ? 
  • ‪112 à abattre en 2016 (c’est une approximation commode pour susciter l’opposition, même si elle est expliquée par le chiffre de 146 abattages autorisés du PAT de 2010, que l’architecte en chef a depuis reconnu sans fondement, et qui se révèlera réduit considérablement grâce aux négociations en cours). Nous sommes là encore d’accord : le chiffre de 112 arbres à abattre côté Est est bien un chiffre officiel. Je m’étonne que vous ne citiez en référence que le PAT de 2010, ce chiffre est également celui qui figure dans le compte rendu de la réunion à laquelle vous avez participé en octobre 2015 à la mairie de Meudon et tenue par la Drac avec diverses associations. En décembre 2015 (date de rédaction de mon article), ce chiffre n’avait donc rien d’une approximation il était absolument d’actualité et c’était le seul qui vous avait également été communiqué.  Peut-être ne l’aviez-vous pas vu à l’époque mais pendant plusieurs jours, sur le site de la mairie, ce chiffre a même été annoncé. Suite à la forte opposition de certains meudonnais cette information a été supprimée et les opposants traités de menteurs. Curieuse méthode ne trouvez-vous pas ?   
  • ‪82% des tilleuls centenaires abattus (c’est un mensonge : même s’il y avait 112 abattages en 2016, il n’y aurait que 74% des tilleuls anciens abattus, et beaucoup moins de tilleuls centenaires). Mon calcul est de 386 arbres abattus sur les … tilleuls je vous laisse le soin de dire de combien nousde vons partir.
  • ‪Abattre des tilleuls sains n’est pas tolérable (c’est implicitement suggérer que les 34 arbres abattus étaient sains alors que la plupart avaient manifestement des blessures graves et potentiellement dangereuses). Que voulez-vous dire par manifestement ? Parlez-vous des images d’une branche secondaire abimée diffusée par Chloroville là ou d’autres peuvent montrer des troncs magnifiques d’arbres qui sont « manifestement" en bonne santé … » manifestement" on pouvait se contenter d’élaguer quelques branches. L’impartialité aurait voulu que les magnifiques troncs et branches soient également montrés ne croyez-vous pas ?
  • Je pense que sur la question de savoir si ces arbres étaient sains ou malades, seuls des avis d’experts peuvent nous éclairer. Il me semble qu’en la matière certaines associations ont réuni beaucoup d’avis d’experts compétents et reconnus qui affirment que la plupart des arbres n’étaient pas et ne sont pas malades. La Drac en revanche n’est pas en mesure de fournir une seule expertise qui montrerait qu’ils l’étaient. Je trouve cela gênant surtout quand toute la communication de la mairie et de vous-même repose sur l’affirmation que les arbres sont malades et dangereux. La seule expertise dont dispose la Drac date d’avant 2010 et le juge des référés avait estimé qu’elle présentait de trop nombreuses contradictions. Il me semble d’ailleurs que vous vous en étiez réjoui à l’époque. Aujourd’hui, le seul avis sanitaire auquel elle se réfère la Drac, est celui d’un ingénieur de la Sem, société avait laquelle elle a conclu un marché pour l’abattage des arbres et sans produire aucun chiffre ni aucun rapport. Cela ne vous choque-t-il pas ? 
  • ‪Une aberration écologique de 2 millions (c’est un mensonge puisque le budget espaces vert du projet, qui ne comprend pourtant pas que les abattages, n’est que de 0,4 million). Oui l’ensemble du projet est une aberration écologique. Les abattages entrainent les replantations et cela pour 386 arbres depuis 1999 ce qui représente donc bien plus que les 0,4 millions de la tranche 2015/2016. 

‪Nous vous suggérons donc de mieux vous renseigner à l’avenir afin d’éviter des erreurs qui ne sont pas dignes d’un élu municipal.

‪Cordialement,

‪Daniel Thouvenin

‪Vice-président délégué de l’AAAC

________________________________________________________________

MINISTERE DE LA CULTURE ET DE LA COMMUNICATION

Paris, le 30 octobre 2015

Direction Régionale des affaires culturelles d'Ile-de-France

Réf : NGP/DC/10-2015

 

Réunion du Comité de pilotage de 

l’avenue du Château à Meudon

13 octobre 2015 

Compte-rendu de séance 

Participants :

La liste des participants a été volontairement retirée. 

Le préfet ouvre la séance en rappelant l’objet de cette réunion qui est de présenter aux associations de Meudon le projet de l’architecte en chef des Monuments historiques sur les contre-allées de l’avenue du Château, dont le lancement des travaux est prévu à compter de l’automne 2015 en  maîtrise d’ouvrage de la DRAC Ile-de-France. 

Présentation du projet :

Jean-Pascal Lanuit rappelle les étapes de ce projet qui s’inscrit dans le cadre des préoccupations de l’État depuis les années soixante-dix visant essentiellement à préserver le quadruple alignement de tilleuls qui participe historiquement au rayonnement de ce site, longtemps considéré comme l’un des plus remarquables d’Ile-de-France. Par ailleurs, il convient d’éviter que celui-ci ne se transforme en un vaste parking sauvage à l’intention des meudonnais. L’actuel projet qui date, lui, de 2010, s’inscrit dans le cadre du protocole d’accord signé le 31 juillet 2003 entre la ville de Meudon, l’État (DRAC Ile de France), et les associations de Meudon (CSSM et AAAC), qui prévoyait deux campagnes de restauration des alignements extérieurs des contre-allées Est et Ouest, faisant suite à une première campagne portant sur les alignements intérieurs (hiver 2003/2004). Après une interruption de cinq ans (2010-2015) du fait du contentieux ayant opposé l’État et deux particuliers, les travaux vont reprendre - les juges d’instance et d’appel ayant validé le projet - selon le calendrier prévisionnel suivant : une tranche ferme sur la contre-allée Est, qui se déroulera entre l’automne 2015 et le printemps 2016 et, dans un second temps, une tranche conditionnelle sur la contre-allée Ouest qui se déroulera de l’automne 2016 au printemps 2017.

Danièl Lefevre, architecte en chef des Monuments historiques, présente le projet en précisant qu’il s’agit du même projet qui avait été approuvé lors des comités de pilotage du 5 février et du 9 juin 2010. Il est rappelé que l’avenue du Château, telle qu’elle se présente aujourd’hui, historiquement créée par André Le Nôtre pour le Marquis de Louvois au XVIIe siècle, est pour l’essentiel un héritage du XIXe siècle. A l’origine,  l’avenue se présentait alors sous la forme d’une allée sablée, les plantations étant composées de quatre rangées avec une alternance d’arbres hauts et d’ifs taillés en pyramide. La partie centrale était recouverte d’un tapis vert et n’était pas encore circulable. Au XVIIIe siècle,  les ifs furent remplacés par des ormes et la partie centrale fut pavée. Mais c'est au XIXème siècle que l'avenue allait véritablement revêtir son aspect actuel avec un quadruple alignement de 520 tilleuls, en remplacement des ormes, bordant les deux contre-allées à l’Est et à l’Ouest de la chaussée centrale pavée. C'est aussi au XIXème siècle que l'avenue du Château, en tant qu'ancien domaine de la Couronne, fut rattachée au domaine public de l'État. Par ailleurs, à partir de la fin du XIX-début XXème siècle, l'urbanisation de Meudon s'accompagna d'abord de la construction de pavillons le long de l'avenue, bientôt remplacés au XXème siècle par plusieurs ensembles d'habitat collectif constitués en résidence. Cette urbanisation croissante allait rapidement poser le problème du stationnement anarchique des véhicules qui ont progressivement envahi les deux contre-allées qui bordent à l’Est et à l’Ouest le quadruple alignement de tilleuls, dont les plus anciens se sont mal adaptés à cette évolution (plus de 200 véhicules se garent aujourd’hui le long des contre-allées de l’avenue).. Au total, ne subsistent plus actuellement qu’environ 350 arbres dont l'état sanitaire apparaît à différents endroits fortement dégradé, des contre-allées présentant des revêtements particulièrement abîmés rendant la circulation difficile, un stationnement anarchique sur les deux contre-allées et un mobilier urbain vétuste. C’est pour remédier à ces différents désordres qu’est proposé  l’actuel projet consistant ;

         - d’une part en la restauration de l’avenue dans son état XIX et un alignement homogène considérablement dégradé depuis 1999, avec l’abattage de 146 arbres[if !supportFootnotes][1][endif] et la replantation de 316 sujets, dont 172 dans les espaces laissés libres actuellement ;

         - d’autre part en la reprise de l’ensemble des contre-allées Est puis Ouest (chaussées et mobilier urbain) ainsi que l’aménagement de 92 places de stationnement (8 ayant déjà été aménagées place Janssen).

Cette opération se déroulera en deux phases : à partir du 2 novembre et jusqu’en décembre 2015, aura lieu une première campagne d’élagage destinée à permettre la repousse des sujets jeunes, suivie de l’abattage de 34 arbres sur l’alignement extérieur de la contre-allée Est et  leur replantation ainsi que celle dans les espaces laissés vides. A partir de janvier 2016 et d’ici le mois d’avril, il sera procédé aux travaux de voirie, incluant la création de passages suffisamment larges pour permettre l’accès des véhicules de secours, et à la mise en place d’un nouveau mobilier urbain (bornes, bancs, poubelles…). Le même phasage est prévu à compter de l’automne 2016 jusqu’au printemps 2017 pour la contre-allée Ouest.

Débat :

Pour Olga Bosse, Présidente du Comité de Défense de l’avenue du Château, ce projet ne saurait être accepté pour trois raisons essentiellement : d’une part, il paraît absurde de dépenser l’argent public pour créer des places de stationnement ; d’autre part, ce projet prévoit d’abattre des arbres jeunes et sains, ce qui est contraire à la mission de conservation du service des Monuments historiques, et qui ne laissera plus visibles, une fois les arbres abattus, que des places de parkings ; enfin, il aurait été plus prudent d’attendre que toutes les voies de recours soient épuisées dans le cadre du contentieux actuel, puisqu’un pourvoi en cassation a été formé devant le Conseil d’État qui n’a pas encore rendu sa décision.

Pour Daniel Mouranche, Président de Vivre à Meudon, le projet d’abattage ne saurait être davantage soutenu, notamment à l’heure de la COP21. D’une part, en raison du fait qu’on voit partout pratiquer en Europe la replantation unité par unité ; d’autre part parce que l’opération qui consiste à abattre l’ensemble des arbres au motif que quelques-uns d’entre eux sont malades équivaut à dénaturer le site. En revanche, il est souhaitable de procéder à la replantation des arbres déjà abattus et à la réfection des contre-allées dont l’état de dégradation actuel est dû à un défaut d’entretien.

Pour Daniel Thouvenin représentant l’AAAC, l’actuel projet est le résultat d’un long travail de concertation entamé avec la DRAC depuis 15 ans et qui a reçu l’accord de l’AAAC en 2010 dans la mesure où il permettait de reconstituer les alignements extérieurs très dégradés (50% d’arbres manquants), que les alignements intérieurs et en haut au-dessus de la rue Obeuf étaient conservés en l’état, qu’il mettait fin au désordre du stationnement et que les chaussées non rénovées depuis 40 ans étaient remises en état. Comme en 2010, l’AAAC soutient donc la mise en œuvre de ce projet.

Pour Michel Jantzen, Président d’honneur du Comité des Sites, il importede rappeler que dès 1975, voici quarante ans, on parlait déjà d’une replantation totale des arbres de cette avenue qui représente le plus bel exemple d’allée à la française d’Ile de France. Si cela avait été fait dès 1975, nous aurions aujourd’hui des arbres adultes. Les arbres qui vont être abattus ont au moins quatre-vingts ans et l’avenue actuelle présente un aspect particulièrement hétérogène. Le Comité des Sites souscrit donc totalement à cette replantation. On ne trahit pas le caractère de l’avenue en replantant. Par ailleurs, il importe avant tout de conserver à cette avenue son caractère « champêtre » de promenade qui était le sien au XIXe siècle. C’est pourquoi il faut éviter de mettre des bordures en granit pour le stationnement afin de ne pas perdre ce caractère champêtre. A cet égard, il serait souhaitable de prévoir à la place des bornes en granit, de préférence aux bornes en bois qui pourrissent. D’une manière générale, le souci principal du Comité des Sites est celui du stationnement, qui constitue une véritable plaie. Il convient de rappeler que l’entreprise située avenue du Château, voici quarante ans, celle de M. Bruno Petit, avait à l’époque signé une convention pour ne pas y stationner…

Michel Colchen demande toutefois s’il serait possible de procéder à des abattages/replantations par séquences afin de sauver certains sujets, comme cela avait été pratiqué en 2003/2004 ? Daniel Lefèvre répond que les marchés sont passés mais qu’il n’est pas opposé au fait de sauver tel ou tel arbre qui le justifierait. Il y a eu des abattages de sécurité, il y aura des replantations concertées.

Daniel Thouvenin demande une clarification sur le programme d’abattage, rabattage et élagage, puisque dans les alignements extérieurs il est prévu d’abattre tous les arbres. Il demande ce qui est prévu dans les alignements intérieurs et au-dessus de la rue Obeuf, en rappelant qu’il est bien précisé dans le relevé de décision du 9 juin 2010 que le projet y exclut toute intervention et que tous les arbres dits dangereux y ont été abattus en mai 2010. Le sous-préfet assure que la réponse sera donnée ultérieurement et que ce sera précisé dans le compte-rendu.

 Philippe Maffre précise que la finalité du projet ne se réduit évidemment pas à la construction de parkings mais vise à régénérer un Monument historique en vue de sa pérennisation. Il convient de rappeler que ces travaux sont intégralement pris en charge par l’État et que ces crédits ne sont pas assurés d’une pérennité très longue dans la situation que nous connaissons. Il est donc urgent de les utiliser. On peut  comprendre les passions que suscite un tel projet mais il faut savoir raison garder. Les décisions judiciaires ont été rendues. Si l’État se lance dans ce projet, c’est après mûre analyse et la prise en compte d’un certain nombre de remarques.

Hervé Marseille, souligne en premier lieu la forte implication des services de l’État dans cette affaire concernant l’un des patrimoines les plus emblématiques d’Ile-de-France, équivalent à celui de Versailles. Les discussions menées depuis quinze ans ont permis de faire entendre l’ensemble des points de vue: celui de l’Etat qui ne voulait au départ aucun stationnement, celui des entreprises riveraines qui demandaient plus de stationnement, et celui d’autres riverains demandant sa limitation. Un compromis a été trouvé qui implique des procédures assez lourdes mais les meudonnais  qui s’opposeraient à la mise en place des décisions de l’État doivent être bien conscients des conséquences qu’entraînera une telle attitude. Comme l’a rappelé Monsieur le sous-préfet, les budgets de l’État sont rares. Si un accord n’est pas trouvé sur cette opération de rénovation de l’avenue du Château, plus rien ne se fera car les budgets auront été mis ailleurs. Il ne faudra pas après cela se plaindre de l’état des contre-allées. Tout imparfait que puisse être ce projet, s’il n’aboutit pas maintenant, l’avenue restera dans l’état de dégradation où elle se trouve aujourd’hui.

Jean-Pascal Lanuit rappelle que ces arbres sont la propriété de l’État, que le Ministère de la Culture et de la Communication/DRAC Ile-de-France a la charge de conserver. A ce titre, nous avons donc une charge de restitution. Nous avons aussi signé des conventions internationales de mise en valeur des Monuments historiques. Par ailleurs, l’avenue du Château a été classée au titre des Monuments historiques en raison de la composition de son axe historique, qui est appelé à perdurer en tant que Monument historique.  La DRAC souhaite prendre en compte de bonnes pratiques environnementales mais celle-ci sont subordonnées à l’objectif premier qui est la restitution de l’alignement historique, lequel est aujourd’hui menacé. Or, nous ne pouvons en discuter qu’avec des partenaires en dialogue avec nous, et donc signataires du protocole de 2003. Ceux qui n’ont pas accepté le dialogue et sont entrés en contentieux doivent assumer leur position. S’agissant du stationnement, notre préférence serait naturellement de n’en avoir aucun, mais la tolérance a été poussée, en accord avec les élus locaux, jusqu’à cent places, espérant que d’ici un siècle, il n’y aura plus aucun véhicule... Il faut à cet égard rappeler qu’un acte de 1848 reconnaissait la précarité de la possession des maisons bordant l'avenue du point de vue des servitudes de vue et d'accès, marquant bien le caractère de tolérance que revêtait le fait d’habiter avenue du Château.

Jean-Michel Sainsard précise ce qu’il convient d’entendre par l’axe historique constitué par l’avenue du Château. L’avenue du Domaine de Meudon a la particularité d’être partie intégrante d’un des axes les plus fabuleux de l’histoire des jardins : la grande perspective de Meudon. C’est à ce titre, de composition exceptionnelle et d’un intérêt pour l’histoire de France, de l’art et des jardins, qu’elle est protégée au titre des Monuments historiques. En aucun cas, une composition de ce type ne peut être confondue avec un aménagement urbain telle que promenade plantée ou avenue.  Le végétal composant un alignement est à considérer comme un ensemble de peuplements et non une somme d’individus indépendants des uns des autres. Le végétal composant l’avenue de Meudon est sénescent, plusieurs arbres ont déjà été abattus et remplacés. L’avenue est désorganisée, il n’y plus l’unité recherchée. Il faut la reconstruire.

Dominique Cerclet précise que l’actuel projet est celui qui a fait l’objet d’un accord adopté en 2010 avec Mme Mazoyer. Ce projet, compte tenu des recours aujourd’hui purgés, est celui qui va être mis en place. Par ailleurs, quelques arbres pourraient, en effet, être épargnés. Nous vérifierons l’état des alignements.

 Christian Bénilan rappelle que les contre-allées et les chaussées sont régulièrement entretenues par l’Etat depuis vingt ans .

Après avoir remercié l’ensemble des participants pour leur présence, Philippe Maffre lève la séance en constatant le désaccord qui persiste entre, d’une part l’AAAC et le Comité des Sites, favorables au projet, et d’autre part, le Comité de Défense de l’avenue du Château et Vivre à Meudon, résolus à s’opposer, par tous les moyens, à sa mise en œuvre.

La DRAC considère comme inacceptable le fait menacer la propriété d’autrui, encore plus quand il s’agit d’une propriété publique, et encore davantage quand celle-ci est protégée pour un motif d’intérêt public qui est celui des Monuments historiques. Ceux qui y portent atteinte, ou menacent de le faire, devront répondre de leurs actes.

 

 

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